Les chroniques de l’ardepa #10

Reconversion, ouverture sur la ville et efficacité

Pôle universitaire d'Amiens

Pôle universitaire d’Amiens

L’installation d’un pôle universitaire sur le site de la citadelle d’Amiens résulte de la volonté de reconvertir un lieu fermé du fait de sa vocation militaire en l’ouvrant résolument sur la ville. Le travail de Renzo Piano Building Workshop tourne le dos à la tradition du campus américain en offrant une succession dense de places et de cheminements bordés par les bâtiments universitaires disposés au milieu d’un parc urbain planté de plusieurs centaines d’arbres. L’ensemble est conçu pour offrir la possibilité d’usages multiples destinés aux étudiants mais aussi à la population amiénoise. L’unité de cet espace vient du respect de la valeur patrimoniale des lieux mais aussi de l’utilisation de composants en terre cuite inventés par le chef de projet, Paul Vincent, et son équipe.

Voussoirs et Diabolos (AIA Ingénierie et Terreal)

Voussoirs et Diabolos (AIA Ingénierie et Terreal)

Les « Voussoirs » sont des éléments de planchers préfabriqués constitués d’extrusions en forme de demi-voûtes. Les « Diabolos » sont des structures auto-drainantes dans lesquels pousse la pelouse.

Respect du site, usage de matériaux recyclables, systèmes de chauffage et de ventilation innovants…cette réalisation de Renzo Piano s’inscrit dans le cadre d’une véritable architecture écologique !

> Archistorm, N° 77, mars-avril 2016 (p.p. 43 à 48), 8,90 euros


Architecture, amour et désamour.

Renzo Piano, California Academy of Sciences

Renzo Piano, California Academy of Sciences

Après avoir exercé un temps la profession d’agriculteur, Paul Ardenne a étudié l’histoire et la philosophie avant de se lancer dans l’écriture d’essais et de romans. Son domaine d’étude couvre principalement le corps, l’art et l’architecture dans l’espace public. C’est à ce titre qu’il a écrit dans « archistorm » un article sur l’évolution de l’architecture où il renvoie dos à dos le « Postmodernisme » des années 1975-1980 (Charles Moore, Ricardo Bofill…) et la « Starchitecture » des années 1990-2000 (Zaha Hadid, Daniel Libeskind…).

Il règle d’abord son compte aux postmodernes : « On y abuse, on y écrase le crayon, le trop se fait l’ennemi du bien et l’affection publique, sans tarder décline. Cette architecture-là, tout compte bien pesé, n’est autre que distractive… » puis il fait la peau aux starchitectes : « Dans un premier temps, on adore. Dans un second temps, l’horloge du siècle avançant, on se met à douter. Et si tout ce déballage d’orgueil n’était qu’une baudruche, un écran, un faux-semblant, un effet de l’absence de pensée ? ».

Après avoir déconstruit, Ardenne nous livre sa conception de ce que doit être l’architecture d’aujourd’hui. Une architecture qui revient aux fondamentaux « à commencer par le principe de l’utilité et de l’appropriation par ses résidents, le primat du fonctionnel sur l’esthétique, la responsabilité sociale. », une architecture modeste « pas plus audacieuse que ne l’impose la nécessité et surtout pas idéologique ». La voie à suivre lui semble tracée par des réalisations récentes comme la Maison Miroir de Philippe Gazeau à Suresnes ou la California Academy of Sciences de Renzo Piano.

>> Archistorm, N° 77, mars-avril 2016 (p.p. 104 à 111), 8,90 euros


Paris 2030

Le magazine « Beaux-Arts » nous offre l’occasion d’une balade architecturale virtuelle dans un Paris qui aurait rompu avec la vocation de ville-musée.

Sou Fujimoto Architects, 1000 arbres (XVII° arrondissement)

Sou Fujimoto Architects, 1000 arbres (XVII° arrondissement)

Philippe Trétiack donne quelques réponses aux questions que l’on est en droit de se poser s’agissant de la capitale d’un pays qui doute de lui-même : « Quel Paris pour demain ? » et « Paris crèvera-t-il le plafond ? ». Il le fait en s’appuyant sur quelques projets qui devraient voir le jour dans les prochaines années…à moins que les groupes de pression les plus rétrogrades ne réussissent à imposer leur vision d’un Paris figé à tout jamais dans le moule haussmannien.

Le Paris de Trétiak, pour pouvoir rivaliser avec les plus grandes métropoles, sera vert et numérique. Rendez-vous en 2030 !

>> Beaux-Arts magazine, N° 382, avril 2016 (p.p. 46 à 59), 6,80 euros


« Eau et bois à tous les étages »

Michael Green, Paris (projet non retenu)

Michael Green, Paris (projet non retenu)

Le dossier réalisé par Oliver Namias est à la fois un état des lieux et un plaidoyer pour le développement de la construction bois qui reste marginale, en France, du fait de la routine des maîtres d’ouvrage, des architectes et des entreprises mais aussi des réglementations pensées pour le béton et l’acier.

Pourtant dans la plupart des pays développés, la « woodmania » est de mise alors qu’en France le taux de bois incorporé aux bâtiments stagne autour de 10% et que la majorité du parc bâti en bois est composé de maisons individuelles. C’est donc du côté de l’habitat collectif que l’on peut envisager un développement significatif de l’usage du bois.

Wood Innovation and Design Centre, Prince Georges

Wood Innovation and Design Centre, Prince Georges

C’est dans les pays scandinaves et en Amérique du Nord que la revue «d’a» a été chercher les projets les plus ambitieux. Selon Michael Green « le bois pousse l’architecte à retrouver le sens de l’innovation » et il cherche à le démontrer en proposant la construction de tours en bois. Son projet de tour de 35 étages dans le cadre de la consultation « Réinventer Paris », n’a cependant pas été retenu…

Les réalisations françaises mises en avant restent de dimensions modestes et concernent essentiellement le logement social et étudiant  comme l’ensemble de 10 logements à Saint-Denis (JTB architecture), la résidence étudiante de 27 chambres de la rue des Cascades à Paris (Babin-Renaud architectes) ou l’extension de la Maison de l’Inde de la Cité Universitaire à Paris. (Lipsky+Rollet architectes).

ZAC du Vialenc, Aurillac, Atelier d’architecture Simon Teyssou

ZAC du Vialenc, Aurillac, Atelier d’architecture Simon Teyssou

Pour vaincre les réticences des maîtres d’ouvrages quant au coût de la construction bois, l’atelier Simon Teyssou, a mis en œuvre à Aurillac des techniques constructives innovantes qui allient le bois et le béton en faisant de chaque étage un grand plateau libre adaptable aux besoins, difficiles à anticiper, d’une population défavorisée.

 

>> d’a, N° 242, mars 2016 (p.p. 41 à 77), 12,00 euros


« Les espaces de quelques architectes nantais »

Le salon de la maison des architectes BarréLambot

Le salon de la maison des architectes BarréLambot

Le titre de l’article de Jean-Louis Violeau peut sembler ambiguë… Non, il ne s’agit pas d’une énième réflexion théorique sur le concept d’espace constructif mais, plus prosaïquement, de nous permettre d’entrevoir les lieux que quelques architectes nantais ont créés pour y habiter.et de mettre en parallèle leur manière de concevoir leur espace domestique avec celui qu’ils proposent à leurs clients.

Ils ont tous les trois (Agnès Lambot – Philippe Barré, Xavier Fouquet et Michel Bertreux) choisi de s’installer dans des locaux anciens qu’ils ont profondément remaniés pour dégager de vastes espaces largement ouverts sur un jardin ou sur le ciel…

Si cette plongée dans l’intimité des architectes ne permet pas vraiment de statuer sur l’idée reçue selon laquelle ils n’habiteraient pas les espaces qu’ils conçoivent, elle permet au moins d’affirmer que nous pourrions sans doute vivre dans les espaces qu’ils ont conçus pour leur propre usage !

>> Place Publique, N° 56, mars-avril 2016 (p.p.126 à 134), 10 euros

Gérard Savoye

 

 

 

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