Anvers, défis urbains d’une ville port
Du 26 au 30 Octobre 2022, l’ardepa a proposé de découvrir la Flandre à travers la ville portuaire d’Anvers. Par plusieurs parcours thématisés, nous avons essayé de comprendre comment la “cité des diamantaires” se développe depuis le XVe siècle, un urbanisme qui n’est pas sans lien avec son industrie portuaire titanesque.
Depuis l’époque médiévale, la morphologie de la ville croît de manière dissymétrique sur la rive droite de l’Escaut, autour d’un noyau dense et autrefois fortifié qui accueillait maisons de guildes et riches marchands. L’image d’une ville portuaire appartient alors plus que jamais à l’identité profonde d’Anvers. Initialement installé sur les berges du fleuve, le port n’est aujourd’hui plus dans la ville. Depuis la fin du XIXe siècle, il s’est progressivement déplacé vers le nord et étendu jusqu’aux frontières hollandaises. Repenser l’espace de contact entre la ville et le paysage de l’eau par le réaménagement des berges, transformer d’anciennes zones portuaires en quartiers résidentiels en articulant reconversions patrimoniales et constructions contemporaines, … font partie des intéressants défis urbains d’Anvers pour le XXIe siècle que nous avons tâché de saisir au cours de 5 journées d’arpentage !
Pour mieux saisir l’ampleur de ce deuxième port d’Europe, nous traversons en bus ce paysage industriel entre sociétés de transbordement, bassins artificiels de navigation, murs de conteneurs, plus grande écluse du monde, sites de pétrochimie… Un monde complètement inconnu dont nous dépendons pourtant tous quotidiennement !
En compagnie de l’agence anversoise Bulk nous découvrons par la suite comment l’Het Eilandje, ancien port XIXe, se renouvelle aujourd’hui par de grands ilots résidentiels dans un quartier déserté depuis le déplacement des activités portuaires vers le nord. Emaillées, alignées, calpinées, retournées, en débord, … un paysage aux multiples variations de briques !
A travers le Park Spoor Noord (Studio Paola Vigano et Bernardo Secchi), les archives Sint-Felix ( Robbrecht en Daem), nous prolongeons la question de la reconversion d’un patrimoine industriel en espaces ouverts sur le quartier.
Au programme également, des béguinages et des opérations contemporaines en cœur d’ilot (étude du cas de l’ilot Falcon en compagnie de Meta Architecten dans le Schipperswartier, rencontre avec l’agence Collectief Noord dans leurs bureaux aménagés sur les lisières d’une parcelle intérieure) pour questionner comment la ville ménage ou aménage la densité de son tissu historique. Une rencontre avec André Kempe (Studio Kempe Thill) dans le Nieuw Zuid, est aussi l’occasion d’étudier la naissance d’un tout nouveau quartier aux bords de l’Escaut planifié par Paola Vigano dans les années 2000. Grands châssis vitrés, jardins d’hiver de 25m2, desserte par coursives… l’architecture y est généreuse et soignée.
Entre les productions des maîtres modernes belges (Renaat Bream, Leon Stynen et Paul De Meyer) dans le quartier de Kiel (Campus d’Art de Singel, Bâtiment BP et résidence de logements sociaux Kiel) et la visite de deux impressionnantes réhabilitation-extension de monuments historiques iconiques (le Musée Royal des Beaux Arts par KAAN architecten et le Château Het Steen par noAarchitecten) nous terminons notre voyage flamand aux chaudes couleurs chaudes de l’automne !
